L'hospitalité monastique


L'hôte est reçu...

En beaucoup de pays et de religions, l’hôte est reçu et respecté comme l’envoyé de Dieu, sinon Dieu lui-même.
D’ailleurs un proverbe africain affirme que : « La pluie, c’est Dieu qui visite le village, et l’étranger qui frappe à la porte, c’est Dieu qui s’invite à la maison. »

De nombreux textes de l’Ancien Testament donnent au Peuple ce commandement : être hospitalier, et en particulier, envers l’étranger : « Le Seigneur ne fait acception de personne. Il fait droit à l’orphelin et à la veuve, et il aime l’étranger auquel il donne pain et vêtement. » (Deutéronome 10, 17 b – 18)
Le Nouveau Testament lui, nous dévoile la nouveauté de l’enseignement du Christ, qui est la solidarité entre lui-même et l’étranger. Il s’est fait solidaire des plus petits : « Venez les bénis de mon Père, car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli. » ( Matthieu 25, 35 )

L’hospitalité existait déjà chez les Pères du Désert, qui partageaient
généreusement le peu qu’ils avaient avec leurs visiteurs.
Saint Benoît constate que les « hôtes ne manquent jamais au monastère.» (Règle de Benoît 53, 16)
« Toutes les personnes qui se présentent seront accueillies comme le Christ lui-même. » (R. B 53,1)


Nous nous savons compagnons de route...

« Les hôtes sont en quelque façon membres de la communauté, non de manière permanente, mais en passant.
Les moines stables et les hôtes de passage sont comme deux images complémentaires du Christ :
- le Christ présent, qui accueille et
- le Christ frappant à la porte, qui est accueilli.

Cette double présence fait que le monastère n’est pas
la maison des moines, mais la maison de Dieu. »
« Préférer l’Amour de Dieu avec saint Benoît » de Mayeul de Dreuille, Editions des Béatitudes - page 70.

« L’hospitalité est une grâce par laquelle Dieu lui-même nous donne de ses nouvelles, un présent dont nous découvrons la profondeur, à cette joie qui vient quand nous avons passé le seuil de nous-mêmes et que nous nous sommes risqués au large de la rencontre.»
Francine Carillo, pasteure et théologienne – Revue Panorama octobre 2OO8 p23

Notre communauté étant multiculturelle (3 continents : Europe, Asie, Afrique), l’accueil profite de ce dynamisme et de cette richesse.
Nous essayons de faire passer dans notre accueil, la joie intérieure qui nous habite, dans le respect mutuel et la simplicité.

Dans notre monde moderne et matérialiste, les monastères demeurent plus que jamais des lieux privilégiés où il est plus facile de se tourner vers Dieu.
Le bien que nous désirons offrir à l’hôte, c’est la communion avec Dieu. Nous l’invitons à partager notre prière, notre recherche de Dieu.
En même temps, le visiteur nous fait un don, le don de sa propre recherche, de son expérience de vie personnelle, familiale, professionnelle.
Nous nous savons compagnons de route.


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